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les cibles

  • Jean Marie Gleize
  • Exposition du 17 avril au 29 mai 2021
  • dans le cadre du festival PAC

«Je ne savais pas. C’est ainsi que ça commence. Dans un jardin à Aix. Il tirait sur des cibles. Il avait cloué ces cibles sur la branche d’un arbre. Je l’ai regardé viser, tirer. C’était comme un spasme nerveux, involontaire, une décharge sans raison, contre rien. Un geste en direction de cet arbre, en relation avec lui. J’ai ramassé ce qui restait, des traces au sol comme des feuilles tachées, trouées. Je les ai déchirées, les ai maculées d’encre rouge, et puis je les ai perdues. C’était au tout début des années 90. Et vers la même époque, en Californie et dans le Vermont, j’ai pratiqué intensément (de façon quasi pulsionnelle) la captation mécanique du réel, minimale, brutale, d’un réel simplement là : image sans contenu (comme les cibles), sans négatif, instantané unique sans copie ni retouche possibles, celle du Polaroïd. Quelque chose comme la straight poetry, la poésie «directe» ou «raide», ou encore «dure» ou «crue», ou même «droite», ou «plate», littérale.» Jean-Marie Gleize.

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