L’exposition épochè dans son volet marseillais intitulé (maintenant) fait suite au volet (ici) déployé par Les Tanneries - Centre d’art contemporain d’Amilly d’avril à mai, réunissant les mêmes artistes mais d’autres œuvres sur le même projet, celui de faire une épochè, de circonscrire un espace et un temps qui soit celui de la suspension du jugement, de la catastrophe, du flux temporel. D’offrir une latence où les choses ne sont pas encore « réelles » et arrivées, mais flottantes. Cette latence invite au voyage et les œuvres proposées nous emmènent aux bords de la Méditerranée et au pied des volcans, sur les rives de lacs lointains, sous la mer ou au creux des montagnes. La suspension du jugement, l’épochè, est une pratique de la liberté, un désengagement qui est engagement, qui est action. Si elle éloigne tout investissement réflexif, elle ne supprime pas la perception sensible, elle permet au contraire d’en user pour explorer l’apparition des phénomènes du monde.