Dans «I am folding the land» (France, Liban, 2022), Catherine Cattaruzza explore sa relation aux convulsions du monde, avec le Liban comme épicentre. Au travers du parcours qui l’a menée le long des trois failles sismiques majeures de ce pays, elle propose une traduction de ces paysages. Son travail se nourrit de territoire, de trace et de mémoire. Elle interroge le paysage dans ses dimensions politique et poétique, sur ce qu’il nous dit de la transformation du territoire, et de la pensée qui lie le visible à l’invisible. L’instabilité permanente du Liban l’a amené à travailler avec des pellicules périmées depuis 1992, une année charnière qui, à la fin de la guerre démarrée en 1975, voit la mise en place du système politique, économique et social ayant conduit à l’effondrement actuel de l’État. La péremption de ces pellicules met en avant l’intangible, l’incontrôlable, axes conceptuels forts qui participent du basculement de ces paysages et nous racontent leur état de liminalité.