La peinture d’Anne du Boistesselin représente des scènes d’intérieur, tapisseries, fauteuils, objets divers, des tableaux qui nous parlent de l’absence. Absence de quoi ? Des êtres vivants croisés au long de sa vie, d’un repas sur un coin de table, de ses voyages en Égypte…
Et ces toiles ont une présence, elles nous emportent. Le geste «frotté», les recouvrements, les couleurs ont la beauté du doute, de l’hésitation, tels que chez Bonnard. Vacillements, et disparitions, comme ce fauteuil noir teinté d’émeraude qui disparaît dans le fond, lui-même sans limites. La feuille d’or et les motifs floraux sont évocation d’un orient aimé, ou des années 70.
Puis les toiles sortent du chassis, en pop up de fauteuils, lustres, cocottes-minutes, armoires, tables, et nous rentrons physiquement dans l’espace de la peinture, nous sommes le repeuplement, du moins est-ce l’appel de l’artiste. Les installations varient au gré des lieux. Ainsi le jeu varie. (Marie Ducaté)