En 1991, Ange Leccia filme sur le rivage de Nonza le flux et reflux des vagues. Inlassable, ce mouvement devient la matière d’une installation hypnotique. La verticalité de son cadrage bouleverse la perception traditionnelle de l’élément marin et libère l’image de son point de fuite horizontal.
Dans ce récit, sans commencement ni fin, Alain Goetschy fixe l’onde, en saisit la surface et préserve en elle tout ce qui bouge.
À partir de ses impressions, le sculpteur affine ce qu’il restitue de la texture des mers. La perception définitive de ce plan mouvant se trouve ainsi figée dans une sorte d’éternité matérielle.
La pensée de Paul Ricoeur est convoquée : préfiguration comme expérience vécue de chacun, configuration pouvant être proposée par le montage et refiguration dans la recomposition de nos affects après cette déambulation. L’exposition invite à une dérive, un déplacement où le corps se laisse emporter par le ressac des images et des formes.