À la fois déstructurées et remarquablement construites, les sculptures de Dan Kim procèdent de l’assemblage d’éléments modelés par ses soins, auxquels parfois s’ajoutent des fragments de céramiques brisées, des rebus ayant eu une existence et qui vont en retrouver une autre.
Si aucune logique apparente ne semble présider à la forme finale, s’impose à l’œil une remarquable science de la tension, de l’équilibre et de la composition, qui s’exprime pleinement dans le sentiment d’arrêt sur image dégagé par ses œuvres ; comme si vitesse et mouvement intrinsèques qui en émanent s’étaient brusquement figés.
Par les imbrications sans fin et l’audace des contrastes, le tout s’apparente à un gouffre visuel, presque un grand bain dans lequel le spectateur est convié à plonger, vers des profondeurs insondables. Ce d’autant plus que sa maestria de l’émaillage, qui le conduit à fabriquer lui-même la plupart de ses émaux, participe de l’entretien d’une formidable dynamique des œuvres.