Comparé aux structures métalliques des chevalements voisins, on a du mal à imaginer que sous cette tour industrielle anodine se cache le puits minier le plus profond d’Europe.
Sa masse imposante de béton de 52 mètres de hauteur avait pour but d’acheminer les hommes et leur matériel sous la surface de la terre à une profondeur de 1109 mètres, le long d’une cavité de 10 mètres de diamètre.
Aujourd’hui condamné et recouvert d’une dalle de béton, la nappe phréatique y a repris ses droits et occupe les deux tiers du puits. Cette obstruction autant physique que visuelle de l’accès aux galeries souterraines ouvre par ailleurs une percée dans notre imaginaire.
L’intervention de Claire Dantzer et Pierre Lambert s’attachera à mettre en évidence, matérialiser et éprouver ce vide, tel une traversée vers un autre monde, dont l’objet n’est plus la destination.