Edwin Cuervo traverse la nuit comme dans un monde parallèle. Seule son expérience et la lumière de la pleine lune l’aident à trouver son chemin par-dessus les collines. C’est en solitaire qu’il s’enfonce dans la nuit, à travers des territoires méconnaissables. Les carrières semblent être des endroits imaginaires avec des traces au sol qui rappellent des coups de pinceau ou des griffures dessinées. La pleine lune appelle à nos esprits des histoires de loups-garous et autres bestioles fantastiques. Ici il n’en est rien, c’est un monde où toute vie est rendue invisible. Un monde vide et étrange qui serait plutôt un reflet de la lune elle-même. Un monde exsangue de vie humaine où pourtant les traces de passage de machines d’excavation sont bien visibles. Ce qui frappe dans l’œuvre d’Edwin c’est l’absence. Seule la transformation du territoire, dont nous ne pouvons qu’imaginer l’apparence endémique, nous rappelle qu’en journée, ici, le business bat son plein.