Artiste franco-gabonaise, née en 1964 à Libreville, Myriam Mihindou fonde son expérimentation artistique sur la notion de limite. Nomade, elle s’approprie les espaces, les incarne, nous donnant à voir des états de passage, initiatiques, cathartiques. Le corps se rapporte pour elle à la mémoire, à l’identité et au territoire. Il intègre ainsi une dimension politique (dynamiques de pouvoirs, systèmes de dominations). Son travail intersectionnel explore notamment les impacts physiques et mentaux des traumatismes causés par les systèmes coloniaux et oppressifs, ou ce qu’elle appelle les « bleus de l’âme ». Elle use de son corps pour recueillir et filtrer les récits qui lui parviennent et qui la constituent, en s’appuyant sur son expérience personnelle et sur l’histoire. Ses performances, pensées comme des rituels, sont des moments de mise à l’épreuve de son corps pour transcender un trauma, une violence, une blessure.