« Ils ont fait de nous du cinéma » est la première grande exposition monographique de Dalila Mahdjoub. Dalila Mahdjoub poursuit ici son travail de décolonisation d’archives de toutes sortes : personnelles, institutionnelles, médiatiques… L’inscription au verso d’une photographie de son grand-père dans l’album familial (« Souvenir de Djorf - ton père, Lakdar Mahdjoub ») renvoie au camps d’internement de Djorf durant la guerre de libération de l’Algérie. Dalila Mahdjoub tire les fils de cette histoire, traversant alors d’autres histoires (une représentation théâtrale jouée par les détenus du FLN à la prison des Baumettes, une sculpture coloniale au pied de la gare Saint-Charles, le slogan paternaliste « Touche pas à mon pote… Un geste revient dans ses dessins et ses vidéo, qui fait tomber matériellement les lettres du langage colonial. C’est avec une délicatesse redoutable qu’elle renverse les points de vue et retourne la violence.