L’exposition Traits près du paysage rapproche une série de dessins et de peintures, fragments solidaires qui évoquent des paysages. Dans la peinture, les couleurs sont diluées et délavées, les blancs restent dominants. Le trait compulsif du crayon, qui accentue le caractère dessiné des peintures, cotoie celui du pinceau et contribue à l’effacement prémédité du motif. Dans la serie de dessins il n’est retenu du paysage qu’une esquisse en désordre.
Accumulations de tracés qui s’opposent, d’empreintes de mine de plomb, fragments inachevés, échoués dans le blanc du papier. Ici ou là pourrait-on voir des montagnes, des arbres, du végétal, tout aurait pu convenir et se préciser, mais soudain plus rien ne tolererait de se manifester. Il s’agirait d’empêcher le paysage d’apparaître. Comme si on pouvait sortir de cette vision curieuse qui essaie de reconnaître les choses. C’est entre surgissement et effacement, dans ce creux, qu’il y aurait place pour une peinture et un dessin plus méditatifs.