Alain Chareyre-Méjan, philosophe et professeur d’esthétique
Dans le cadre de l’exposition Le Laboratoire de Téléportation.
Avec l’installation Le laboratoire de téléportation, Marilène Vigroux joue à Frankenstein avec l’espace. Le point de départ est la carte du centre-ville d’Aix-en-Provence, des fils cousus sur du tissu, sans prendre de mesure de longueur, d’angle ou de profondeur dans un jeu avec l’insituable. Cet acte de dé-placement est un tentative de placer l’espace, de rapiécer l’espace avec l’espace. Vient s’y mêler le lierre, surnommé le fil du diable ou la plante des sorcières. Le lierre (hedera hélix, être attaché et vriller, faire fausse route) est la plante de Dionysos et ses bacchanales. De ses baies l’artiste en fera de l’encre à téléportation. Jouer à Frankenstein avec l’espace devient donner vie à l’espace et considérer l’espace comme une forme de vie.