Le prix des choses
Pauline Ghersi puise son imaginaire dans la production plastique et iconographique pléthorique du marketing. Avec tendresse, elle prélève les signes d’une industrie à la fois cynique et réconfortante. Elle nous transporte dans un univers domestique négligé, celui d’une jeune mère, malgré elle conforme au modèle dominant. Débordée, elle n’a pas vraiment pris le temps de défaire ses cartons, et s’est meublée avec les moyens du bord.
Pauline Ghersi joue avec les ficelles du consumérisme pris dans une fuite en avant. Pour alimenter coûte que coûte un pouvoir d’achat, qui garantit à chacun son intégration sociale, les enseignes vernissent des marchandise low-cost à coup de suppléments d’âme. Et pour ne pas frustrer les consommateurs, elles utilisent le miroir grossissant des réducs, et autres promos. L’artiste succombe volontiers à ces tours de passe-passe. Si sublimer est une fin, quels en sont les moyens ? Après tout, le rêve n’est-il pas un horizon désirable ?