OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel

  • adresse
    58 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille
  • téléphone
  • email
  • horaires
    Horaires et jours d’ouverture sur rendez-vous. Du jeudi au samedi de 16h à 19h, et plus selon les événements in situ.

OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel / Richard Baquié – Anne Kawala
Sur une carte, son emplacement signifié d’un X, se trouve un trésor. Hypothétique, ce trésor existe dans le motif du cheminement de qui le cherche ; cheminement comme trésor se déplacent au gré des mouvements, des indices trouvés par qui veut atteindre ce X ; c’est une quête au coeur de soi. Au coeur de OÙ : Axelle Galtier. Multiplicateur, X se démultiplie ; il est le but et constitue chacune des étapes de cette quête ; alors, sur la carte au trésor se dessine en sur&sous-jacence une constellation – celle d’artistes, musiciens, plasticiens, vidéastes, poètes – la constellation des lucioles. Vivante, elle est le sextant embarqué lors de cette expérience, cette aventure. Car OÙ, Marseille dans Marseille, n’est pas une galerie, c’est un lieu où aller, passer, rester, essayer, repartir et revenir. L’abstraction de cette géographie artistique peut exister dans cette géographie d’un port – pour tous les départs, tous les retours, toutes les rencontres, toutes les attaches ; tous les souvenirs. Tous les rêves rêvant d’autres rêveurs ; leurs rêves venant à pénétrer les siens ; tous les rêves de voyages alors et célestes et marins et terrestres ; tous les rêves de lointains pays tout proches ; tous les rêves s’amarrant à l’endroit où le voyage pourrait se suspendre, une chambre à soi. Au fond de la cour, aménagée par celle qui barre cette aventure, une cabane de jardinier est devenue cabine de marin. Peut y être pris le temps nécessaire à la résidence, au repos, au dépôt, à la sédimentation de ce qui pendant les,ce voyage,s qui dure,nt encore, a été vécu et est vivant. Elle ouvre sur une petite cour, enceinte de belles de nuit. Aux beaux jours, nombreux ici, s’invente la convivialité de temps de discussions et de projets – celle de moments de vernissages, de performances et de concerts qui débordent le pont du navire. Il respecte à la lettre les critères de contemporanéité artistique : sol gris (perle !), murs blancs, hauts plafonds. A la proue, donnant sur la rue Jean de Bernardy, subsiste de son ancien usage commerçant, une vitrine. Investie, muée vitrine-poésie, des lais imprimés viennent contre le verre. De la rue, peuvent s’y lire des textes de poètes contemporains. Hors, sont lancées lignes & amorces : à chacun des projets le requérant, OÙ permet d’inventer à celles-ci une forme éditoriale. Ainsi, comme sur un voilier, maximal et optimal sont les usages des espaces, si modestes soient-ils. N’est exclu de cet agencement que l’inessentiel – qui n’est pas le superflu. Depuis 2000, une exigence semblable guide chasse au trésor & tracé de la constellation des lucioles. Ces pasoliniens insectes ont pour bagages des géographies, des histoires, des notoriétés et des pratiques différentes ; leurs outils de navigations sont leurs réflexions et leurs oeuvres ; ils cheminent, ils cherchent, ils poursuivent cette quête au coeur de soi. Parce que leurs mouvements sont corrélatifs de la question que pose OÙ, ils participent, dans une économie propre au désir, à la vie de cet espace de résistance – résistance à comprendre comme celle qu’une voile, réglée par l’écoute, oppose au vent quand l’amure est bonne.