Le titre choisi par Johanna Decker pour sa première exposition personnelle, Seaven Teares, est une version abrégée du titre d’une œuvre du compositeur et musicien John Dowland publiée en 1604 et constitué d’une série de variations sur le thème de « Flow, my tears », titre phare du même auteur sorti quelques années auparavant et devenu l’une des chansons les plus connues de l’Angleterre du XVIIème siècle, un tube à la gloire des larmes, expressions de la joie comme de la tristesse la plus profonde, emblématique de l’exaltation élisabéthaine de la mélancolie. L’exposition Seaven Teares en conserve la musicalité sentimentale, le goût de la mélodie, thème et variations, le goût des larmes, de l’ambivalence et de l’ambiguïté. Au croisement de la peinture, de la sculpture et de l’installation, les œuvres de Johanna Decker déclinent ces notions comme autant de manières d’explorer l’espace entre les catégories et leur débordement avec un goût du glissement extravagant autant que sincère.