Pour sa première exposition personnelle en France, Dominique White, sculptrice britannique récemment installée à Marseille, s’empare de l’espace d’exposition avec une œuvre inédite où elle continue de dépeindre l’État comme une Hydre : une bête impitoyable dont les multiples têtes se régénèrent sans cesse. En remplaçant les têtes par des harpons défigurés, et le corps de la bête par un navire, Dominique White interroge le pouvoir de régénération de l’État et sa capacité d’adaptation constante comme outil de maintien de l’ordre dominant. Connue pour son travail composant des formes tout à la fois fragiles et fantomatiques mais aussi puissantes et menaçantes, l’artiste embarque les visiteurs dans un univers d’anticipation mêlant les références à l’afro-pessimisme et les mythes nautiques de la diaspora noire. Cordes, filets usagés, rafias, fonte de fer, acajou brulé et porcelaines moulées en argile s’allient dans l’évocation de la puissance transformative des vagues et du naufrage.