LA TORPEUR DU PAPILLON
Difficile de ne pas imaginer l’ivresse du papillon qui, dans une débauche de couleurs et de textures s’abreuve de nectars et s’enduit de pollens. Il doit y avoir une forme d’hébétude à évoluer dans une telle sensualité.
Pascale embarque ses pinceaux dans les sous-bois, les prairies. Elle déplie ses papiers et se repaît du motif ; venir s’imprégner de formes dans les espaces foisonnants qui se déploient dans l’énergie désordonnée de la croissance végétale. Dans ses dessins, c’est une expansion qui contamine le corps, abritant parfois des êtres et des récits oniriques.
De mon côté, je me complais dans l’idée d’être devenu un cultureux-cul-terreux, même si c’est dans l’air du temps. Ma serre, mon laboratoire horticole, est devenue une extension de l’atelier et ce qui y prend forme, dans le silence et une lenteur qui tient de l’immobilité, me semble avoir toujours trait au dessin. Forcément toutes ces morphologies produisent de la peinture…
N P