« Ne pas se laisser dévorer par sa colère, cette colère de l’injustice de genre, de l’injustice raciale, de l’injustice sociale, de toutes ces oppressions, de ces violences, faites à nos corps, à nos environnements, en faire quelque chose, s’en retourner au geste, à l’importance de la transformation, et accueillir. Je trace des lignes à la machine à coudre sur, à travers, avec, toutes sortes d’écritures de territoires. Des cartes, des frontières, des déplacements, des paysages, réels et imaginaires, et en creux, le corps. Le mien d’abord, mes mains guident le support qui résiste sous la machine, le corps est sollicité de toutes ses forces. C’est physique. La carte, le territoire, la frontière aussi c’est physique, on s’y cogne, et souvent encore on y meurt. Je fabrique des contre-géographies personnelles, charnelles, militantes. Il y a une urgence de la fabrique (de faire) qui répond à l’urgence sociale, écologique, humanitaire que nous vivons et qui habite nos corps. […] »
— C. Boch