La donnée première, fondamentale et irréductible dans la démarche de Moussa Sarr est liée à la couleur de la peau. Cette couleur qui fonde l’identité, se donne au regard comme différence et construit le rapport à l’autre, à l’altérité, à l’étranger. Les artistes dans l’histoire de la représentation ont cherché à atteindre le réalisme de la chair, l’incarnato. Cette recherche se transpose aujourd’hui en un répertoire exhaustif des nuances de couleur pour revendiquer l’équité entre tous les individus.
Cette exposition au titre provocateur permet à l’artiste de faire entendre sa voix, alors que, dans un climat électoral inquiétant, donner sa voix pourrait rendre paradoxalement muet.
En convoquant les postulats du langage, du corps et de la performance, Moussa Sarr aborde la question de l’identité et de l’entre-soi. A travers ces performances, il invite et interpelle les visiteurs, tel un spectacle auquel ils prendraient part, cherchant à brouiller les frontières avec le théâtre.