Tu entres dans le Bureau de développement des créativités, prêt-e à te détacher de la particule émergeant-e qui colle à ton statut d’artiste. Dans ton atelier (ton appart) sans chauffage, les heures de travail à un taux horaire qui ferait pâlir d’envie Bernard Arnault ont été longues. Mais l’expertise du Bureau en self-branding promet des ventes d’œuvres, un solo show sous 6 à 9 mois, et même la maîtrise subtile de la déclaration URSSAF. Bientôt, tu vas pouvoir t’accomplir comme artiste : la reconnaissance de tes pairs et surtout celles des collectionneurs évinceront tout problème de légitimité, en soi comme en société.
Disruptif mais pas trop, le Bureau de développement des créativités a trouvé l’équilibre délicat entre des valeurs politiques progressistes et un modèle économique adapté aux lois du marché, grâce à une panoplie extensive d’instruments théoriques, spirituels et matériels (suppléments de tarif à prévoir).