Sur des papiers de grands formats, Jean-Jacques Surian reprend lentement à la plume d’encre de Chine, le descriptif des illustrations de Doré en les pervertissant par endroit avec sa mythologie personnelle qui navigue toujours entre un érotisme ludique, une dérision de circonstance, un environnement anachronique et poétique. On voit ici combien le temps (de l’exécution) est un temps sacré, la feuille blanche raturée de coups de plume est un lieu de méditation et de jouissance.
(Bernard Muntaner)

Cet artiste on ne peut plus «moderne» communique sans précaution diplomatique avec les époques qu’il visite au présent intempestif. Chez lui, l’imagination, médiatrice entre le corps et l’âme, est bien «la reine des facultés» selon l’expression de Baudelaire. Loin qu’elle détourne du monde, elle y ramène au contraire avec un goût exacerbé de ses fruits, une excitation à le mieux faire voir.
(Michel Guérin, extrait de la monographie sur J.J. Surian parue en 2012 aux éditions Autres Temps)