À la marge du quotidien, les carrousels occupent les places publiques. Éclairés de guirlandes d’ampoules, ils tournent lentement. Des musiques récréatives, mécaniques et nostalgiques, se répètent. En lisière de cet évènement, je déploie mon dispositif à hauteur d’enfant. La pose longue étire le mouvement et révèle une temporalité suspendue. La photographie déshabille l’attraction et révèle le mouvement qui s’objective sur le papier, figé en sensations fugitives. À chaque prise de vue, je convoque le carrousel originel de mon enfance milanaise, disparu de la ville et de ma mémoire. Il persiste pourtant, et apparait sous d’autres formes. Les paysages changent, les contours sont identiques. Dans l’image, mon souvenir se fixe sans se laisser saisir.