Dans la suite de La Fracture qui dresse le portrait de son père, Yasmine Yahiatène prolonge l’exploration des liens entre santé mentale et colonisation en invitant sa mère, Nora Djeraï, à la rejoindre au plateau et interroger comment les traumatismes nous survivent et comment ils sont transmis. Dans une famille composée quasi uniquement de femmes, les moments d’expression arrivent souvent lorsqu’elles cuisinent ou boivent le café. Rien n’est jamais vraiment dit, beaucoup est sous-entendu. Il y a aussi la danse et le rire : Les Châteaux de ma mère est une fête, celle des femmes qui racontent.
Yasmine Yahiatène pose la question de l’imbrication de nos récits de vie dans la grande Histoire. Elle interroge la mémoire et les traumatismes, nos capacités à la remémoration autant qu’à l’oubli, les enjeux de la (non-)transmission intergénérationnelle et de la ré-appropriation des histoires par celle•eux qui les ont vécu•e•s.